L’église Notre-Dame

L’église de Château L’ Hermitage suit un plan relativement complexe résultant de la
juxtaposition de constructions d’époques différentes. Cette complexité est sensible dès
l’abord du monument par le contraste des matériaux de construction employés et par les
techniques mises en oeuvre.

La première campagne de construction comprend la tour-clocher et la chapelle nord. Toutes deux présentent une maçonnerie assez massive en grès roussard soutenue par de puissants contreforts qui ont permis d’élever le clocher à 42m. La technique de construction mise en oeuvre: murs épais, petites ouvertures a conduit les historiens à dater cette partie de l’édifice du XIIe siècle.

Elle fut fortifiée pendant la Guerre de Cent ans: deux meurtrières reste visibles sur le clocher, ainsi que deux bouches à feu.

La nef et le chœur ont été bâtis lors de la deuxième campagne de construction, au cours du XIIIe siècle. Le volume remarquable de l’édifice témoigne de la richesse du prieuré. L’emploi de voûtements sur croisée d’ogives a permis d’élever le vaisseau sur une hauteur importante. L’utilisation du tuffeau, pierre calcaire de couleur clairc, et de moellons enduits à chaux et à sable renforce l’impression de légèreté qui s’en dégage et qui contraste avec les
parties plus anciennes.
L’église a conservé le portail d’entrée du XIIIe siècle à voussures multiples. Son architecture en plein cintre évoque encore le style roman. Au XV” siècle, trois niches avec statues sont aménagées
au-dessus du portail. Elles représentent Saint Sébastien en pierre, la Vierge à I’Enfant en terre cuite, très mutilée et Saint Denis portant sa tête en pierre.

A l’intérieur

D’emblée on est surpris par I’ampleur et la luminosité de l’église dus à I’unité de la nef et du choeur qui forment un grand volunre de 38 mètres de long et 8 mètres de large. Le tout est surmonté
d’une voûte de style angevin, dite Plantagenêt. La particularité de cette voûte d’ogives est de présenter une clef de voûte au dessus des arcs doubleaux, ce qui lui donne une forme bombée.

Ce type de voûtement fut conçu pour l’église abbatiale Saint-Serge d’Angers. ll permet de franchir des espaces plus larges que les voûtes sur croisée d’ogives. Cette technique architecturale connut une certaine prospérité et s’est répandue dans l’Anjou et le Maine dès le XIIIe siècle.

De nombreuses églises des environs suivent ce même parti comme Saint-Jean-de-la-Motte, Oizé et Crosmières.

Source – Dépliant édité par le Pays d’art et d’histoire…